Les problématiques hydrauliques et l’hydrologie rencontrées sur les sites humides emblématiques
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Les référents interrogés se sont prononcés sur les phénomènes qui ont contribué ces dix dernières années de façon significative à des dysfonctionnements notables de l’hydrologie et de l’hydraulique sur le site évalué. Regroupés en trois grands groupes (perturbations du milieu physique, altération de la qualité des eaux et pollutions, modifications de la gestion des eaux) selon la nature de l’impact sur le site ou de la pratique en cause, ces dysfonctionnement traduisent un trouble dans le fonctionnement naturel du milieu rendant inefficace sa fonction première. 70 % des sites évalués en 2020 sur cette thématique ont été confrontés à au moins un dysfonctionnement hydraulique (113 sites) et 30 % n’en ont pas eu (48 sites). En moyenne, les sites évalués concentrent 6 dysfonctionnements avérés (5 sur la précédente campagne). Les sites du littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord ont en moyenne 9 dysfonctionnements alors que les sites ultramarins sont ceux qui en ont le moins (3 dysfonctionnements en moyenne).
Les sites de plaines intérieures et du littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord plus susceptibles de rencontrer un nombre important de dysfonctionnements hydrauliques
En 2020, 20 % des sites évalués sur cette thématique présentent plus de 11 dysfonctionnements (32 % sur les sites de plaines intérieures et du littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord). Trois sites de métropole concentrent jusqu’à 25 dysfonctionnements : la baie de Somme et ses marais, la baie des Veys et l’Armançon. En outre-mer, quatre sites (14 Etangs de Saint-Martin, isthme de Miquelon-Langlade, étang St-Paul et lagon de Moorea) ont plus de 10 dysfonctionnements. À l’inverse, certains sites comme la baie de Morlaix et de Carantec ou encore la crique et Pripri de Yiyi n’en dénombrent aucun. Cette situation est rencontrée plus globalement sur les sites ultramarins (36 %) et du littoral méditerranéen (33 %).
80 % des sites humides ont été touchés par des évènements hydrologiques ou climatiques exceptionnels impactant leur fonctionnement
Perturbation physique du milieu, modification de la gestion des eaux ou encore altération de la qualité des eaux peuvent entraver le bon fonctionnement des zones humides.
Une perturbation du milieu physique a été perçue sur 111 sites entre 2010 et 2020 (soit 98 % des sites évalués). 92 ont connu un évènement hydrologique ou climatique exceptionnel, 53 un assèchement naturel, 44 un assèchement lié au drainage et 36 un assèchement lié à l’irrigation ou un captage. Affichés en tête des phénomènes, les évènements hydrologiques ou climatiques exceptionnels se sont produits sur cette dernière décennie sur près de 80 % des sites humides ultramarins. Les sites Cézallier et la Loire (entre Vienne et Maine) concentrent le plus grand nombre de perturbations (9 perturbations).
Depuis 1990, alors que la proportion de sites ayant connu un assèchement (cause naturelle ou inconnue) ou un endiguement tend progressivement à croître, les phénomènes de comblements volontaires et de prélèvements en eau semblent, selon l’évaluation, suivre une dynamique plus favorable.
Sur la période 2010-2020, la modification de la gestion des eaux a été rencontrée sur 92 sites de l’évaluation (soit 81 % des sites évalués). 60 ont connu une modification des niveaux d’eau, 54 une gestion inadaptée ou conflictuelle des ouvrages de régulation, 49 une modification des niveaux d’eau et 48 une absence d’entretien des canaux et des fossés. Ces principaux facteurs sont rencontrés également sur les territoires ultramarins. Cézallier et le lagon de Moorea font partie des sites présentant le plus de perturbations (respectivement 10 et 8). De fortes disparités sont observées sur les sites évalués et ne permettent pas de dégager une tendance générale sur trente ans. En revanche, d’après les retours faits par les référents depuis vingt ans, la proportion de sites pour lesquels la perturbation de la gestion des eaux est liée à une augmentation des assecs ainsi qu’à une absence de gestion ou d’entretien des ouvrages de régulation est plus forte.
L’altération de la qualité des eaux a été relevée pour 87 sites au cours de cette dernière décennie (soit 77 % des sites évalués). L’eutrophisation (66 sites), la pollution chimique par des produits phytosanitaires (62 sites) et la diminution de l’oxygène de l’eau (44 sites) sont les principaux phénomènes mentionnés. Depuis 1990, la part de sites impactés par l’eutrophisation tend à décroitre. La baie de Somme et ses marais, la baie des Veys et l’estuaire de la Charente sont les territoires où les altérations recensées sont les plus nombreuses (10 altérations). En outre-mer, 63 % des sites ont connu ces dix dernières années une altération de la qualité des eaux liée à des apports sédimentaires provoqués par une accélération de l’érosion naturelle.
Une qualité des eaux moyenne mais stable ces dix dernières années
La qualité des eaux revête son aptitude à servir à un usage ou à permettre le fonctionnement d’un milieu aquatique. De multiples caractéristiques sont étudiées (propriétés physiques, chimiques, biotiques ou encore organoleptiques). La Directive cadre sur l’eau (DCE) fixe au regard de l’état écologique et chimique des objectifs en termes de réduction des rejets de micropolluants pour atteindre le bon état des masses d’eau. Les zones humides, véritables zones tampons, permettent de filtrer ces pollutions. Basée sur une appréciation subjective, les référents qui ont été interrogés considèrent que la qualité de l’eau du site humide est, en 2020, moyenne sur 35 % des sites évalués, bonne dans 30 % des cas, médiocre dans 22 %, mauvaise dans 9 % et très bonne dans 4 %. Les sites du littoral atlantique, de Manche et mer du Nord (44 %) et ceux de plaines intérieures (40 %) sont ceux dont l’état est jugé le plus préoccupant. À l’inverse, la tendance est nettement plus favorable pour les sites ultramarins dont près de 60 % des sites ont une eau jugée en bon ou très bon état.
Selon eux, entre 2010 et 2020, la qualité des eaux est restée stable pour 53 % des sites évalués sur cette thématique, s’est dégradée dans 32 % et s’est améliorée dans 15 %. La part des sites s’étant dégradés est plus importante sur les sites de massif à tourbières (40 %) qu’elle ne l’est sur les sites du littoral méditerranéen (25 %). En outre-mer, la part de sites dont la qualité des eaux semble s’être stabilisée est la plus importante (68 %).
Une évolution des niveaux d’eau partagée entre stabilisation et diminution
Afin d’évaluer l’état des services écosystémiques que rendent les zones humides (lutte contre les inondations, soutien à l’étiage, recharge des nappes, recyclage des matières organique, etc.), il convient d’avoir une bonne connaissance du fonctionnement hydrique interne. Les échanges hydriques entre les zones humides et les entités périphériques (mer, lagune, cours d’eau, plan d’eau, etc.) sont déterminants pour les écosystèmes et les usages que l’on fait de ces sites. Le niveau d’eau est un des paramètres qui permet de déterminer cet état. Entre 2010 et 2020, les référents estiment que le niveau d’eau est resté stable sur 46 % des sites de métropole et d’outre-mer, a diminué sur 45 % d’entre eux et a augmenté sur 8 %. Cette dynamique est très hétérogène.
Alors que les sites de massifs à tourbières, de plaines intérieures et de vallées alluviales ont eu un niveau d’eau qui semble avoir diminué, les sites du littoral méditerranéen, d’outre-mer et du littoral atlantique, de Manche et de mer du Nord ont eu un niveau d’eau qui est resté stable sur la dernière décennie.
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